Derniers textes publiés (les soixante derniers jours)

Homélie 1 sur la deuxième épître aux Corinthiens 

Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et Timothée son frère, à l'Eglise de Dieu qui est dans Corinthe, et à tous les saints qui sont dans l'Achaïe entière : que la grâce et la paix vous soient données par Dieu le Père et Jésus-Christ Notre-Seigneur. Béni soit Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans chacune de nos épreuves, afin que nous puissions à notre tour consoler les autres dans tous leurs maux, de cette même consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés par Dieu.

Il importe de rechercher d'abord pourquoi l'Apôtre ajoute une seconde épitre à la première, et pourquoi il commence ainsi par rappeler les miséricordes de Dieu et la consolation qu’il donne. Pour quel motif donc cette seconde épitre ? Dans la première il avait dit: « Je me rendrai auprès de vous, et là je saurai, non le langage de ceux qui se sont enorgueillis, mais leur force réelle; » I Cor.

Homélie 44 sur la première Epître aux Corinthiens

 Si Timothée va vous trouver, ayez soin qu’il soit sans crainte parmi vous.

Quelqu'un jugera peut-être qu'une semblable exhortation est une insulte au courage viril de Timothée; mais ce n'est pas pour Timothée que l'Apôtre parle, c'est pour les Corinthiens, de peur que les embûches dressées contre le disciple ne tournent à leur détriment; quant à celui-ci, il le savait toujours prêt à braver tous les dangers.

Homélie 43 sur la première Epître aux Corinthiens

Quand aux aumônes qu’on recueille pour les saints, ce que j'ai prescrit aux Eglises de Galatie, faites-le vous-mêmes.

Après avoir mis fin à ce qui regarde les dogmes, passant à la question des mœurs, Paul laisse de côté tout le reste, pour aller droit à la source même des biens; il parle de l'aumône.

Ce sujet étant traité, il s'arrête, contrairement à son usage constant; car, dans toutes ses autres lettres, il termine en recommandant la modestie, la douceur, la patience, toutes les autres vertus, en même temps que l'aumône.

Homélie sur la Pentecôte 

C'est avoir des sentiments judaïques que de se présenter devant Dieu, trois fois dans l'année seulement. Il a été dit aux Juifs: « Trois fois dans l'année vous vous présenterez devant le Seigneur votre Dieu. » Exod., XXIII, 17. Mais pour nous, Dieu veut que nous paraissions sans cesse en sa présence.

Homélie sur l’ascension 

Quand nous avons honoré la mémoire de la croix, nous avons fêté cette solennité hors de la ville. Maintenant que nous célébrons l'ascension du Crucifié, jour illustre et glorieux, nous la fêtons également hors des murailles de notre cité. Nous ne prétendons pas, en agissant ainsi, faire injure à Antioche; nous voulons seulement honorer les martyrs comme ils le méritent.

Homélie 42 sur la première Epître aux Corinthiens

Le premier homme, venu de la terre, est terrestre; le second est le Seigneur, qui vient du ciel.

La première différence entre l'ancien et le nouvel Adam, c'est que l'un est charnel et l'autre spirituel. En voici une autre : le premier est terrestre, le second vient du ciel. La première différence regarde la vie présente et la vie future, la seconde se rapporte à la vie qui fut avant la grâce et à celle qui existe après la grâce.

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Pudeur et modestie ou comment un chrétien doit se vêtir

Jacques Baudeau

En préambule, rappelons que l’une des conséquences du péché originel est la concupiscence de la chair et que le Seigneur, toujours soucieux du salut de nos âmes, ne détourna point ses yeux après la Chute, comme l’écrit saint Jean Chrysostome, du triste état où nos premiers parents étaient réduits, et il leur donna un vêtement dont la simplicité seule était un souvenir de leur chute : « Dieu fit donc à Adam et à son épouse des tuniques de peau, et il les en revêtit » (Genèse, 3, 21).

"Observez ici, je vous le demande, continue saint Jean Chrysostome, avec quelle condescendance l’Ecriture se proportionne à notre faiblesse. Mais, je l’ai dit, et je le répète, il faut toujours lui donner un sens digne de Dieu. Ainsi ce mot : Dieu fit des tuniques, doit être pris dans ce sens qu’il commanda que ces tuniques existassent ; et il voulut que nos premiers parents s’en couvrissent, afin que ce vêtement leur rappela sans cesse leur désobéissance. [...]

Nos habits nous rappellent donc les biens que nous avons perdus, et le châtiment, que par leur désobéissance, Adam et Eve ont attiré sur tout le genre humain.

Saint Jean Chrysostome : Homélie 18 sur la Genèse.

Le vêtement comme châtiment du péché originel est une idée qui traverse tous les siècles de chrétienté. Lucie de Fatima dans ses Mémoires nous rappelle que le vêtement ne nous a pas été donné par Dieu comme un ornement mais comme un signe de pénitence et de châtiment : Le texte sacré (Genèse, 2 et 3) nous montre comment Dieu a couvert les corps qui, du fait du péché, se sont dépouillés eux-mêmes des habits de la grâce. Nous devons donc nous habiller avec retenue, modestie et dignité. Les personnes qui se présentent habillées avec indécence deviennent une incitation au péché et sont responsables non seulement de leurs péchés, mais aussi de ceux que d’autres pourraient commettre à cause d’elles. Rappelez-vous que la mode, si elle est indécente – et nous voyons que le monde la suit comme si elle était une loi – est une ruse diabolique, un filet astucieux où le démon attrape les âmes, comme les chasseurs ramassent le gibier qu’ils braconnent dans les bruyères et les champs.

Le vêtement ne nous a pas été donné par Dieu comme un ornement destiné à servir la vanité et la légèreté humaine, mais comme une défense contre le péché, comme un signe de pénitence et de châtiment pour le péché commis. Et pour que nous nous souvenions des lois de Dieu que nous avons tous l’obligation d’observer.

Voyons d’abord en quoi il est signe de châtiment et de pénitence à cause du péché et comment il est une défense contre les tentations. Le texte sacré nous dit qu’après le péché Adam et Eve cherchèrent à se couvrir de feuilles de figuier ; mais Dieu n’a pas trouvé suffisant ce vêtement, car Il fit – dit la Sainte Ecriture – à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit (Genèse, 3, 21). [...] Remarquons que Dieu ne nous a pas imposé le vêtement à ces deux seules intentions – châtiment et pénitence pour nos péchés – mais Il lui a aussi attribué d’autres fins. Il n’est pas seulement une défense contre le péché, il est aussi l’habit modeste dont nous devons nous couvrir, signe distinctif qui nous sépare des courants d’immoralité et par lequel nous donnons au monde un vrai témoignage du Christ.

Le vêtement sert également à nous rappeler les lois de Dieu et le pressant devoir de les observer. A son peuple, le Seigneur est allé jusqu’à lui demander de mettre sur leurs habits des signes concrets qui évoquaient pour eux les Commandements sacrés : ‘Tu leur diras, pour leurs générations, de se faire des houppes aux pans de leurs vêtements et de mettre un fil de pourpre violette à la houppe du pan. Vous aurez donc une houppe, et sa vue vous rappellera tous les commandements du Seigneur. Vous les mettrez alors en pratique, sans plus suivre les désirs de vos cœurs et de vos yeux qui vous ont conduits à vous prostituer ‘(Nombres, 15, 38-39)

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Pascal : la raison et la grâce par l'abbé B. Labouche de l'ISSPX

Paul Briffaut

Une belle mise en avant de la pensée unique et originale de Blaise Pascal sur le site de la Porte latine de l'ISSPX, malgré la mise à l'index des "Provinciales". 

Pascal et ses pensées très actuelles sur l'Église :

"L’histoire de l’Église doit être proprement appelée l’histoire de la vérité. Il y a plaisir d’être dans un vaisseau battu de l’orage, lorsqu’on est assuré qu’il ne périra point. Les persécutions qui travaillent l’Église sont de cette nature [858/859]."

"Si l’ancienne Église était dans l’erreur, l’Église est tombée. Quand elle y serait aujourd’hui, ce n’est pas de même : car elle a toujours la maxime supérieure de la tradition, de créance de l’ancienne Église ; et ainsi, cette soumission et cette conformité à l’ancienne Église prévaut et corrige tout [867]."

Saluons Pascal,

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La Transfiguration

Jacques Baudeau

Un jour, le Seigneur prit avec lui trois Disciples : Pierre, Jacques et Jean, et les mena à l'écart sur une haute montagne, où il fut transfiguré en leur présence.

Cette haute montagne qui, du sein de la plaine d'Esdrelon, élève sa tête arrondie comme un globe, est le Tabor. Ses flancs dénudés et rocailleux sont couverts, çà et là, de maigres touffes de bruyère ; mais vers le sommet, la végétation s'accroît, les broussailles s'épaississent, c'est alors une vraie forêt de chênes verts et d'abgars.

Le pèlerin qui escalade aujourd'hui ce sommet par des sentiers pierreux d'une raideur inouïe, jouit à mesure qu'il s'élève, d'une vue incomparable et d'un horizon sans fin. Ce piédestal de la gloire du Christ semble avoir gardé un reflet de sa beauté souveraine, et de fait Tabor signifie « Lit de lumière ».

Le grand Hermon, couvert de neiges éternelles, s'élève dans l'azur limpide, rompant la ligne fuyante de l’Anti-Liban. Plus près, c'est le mont des Béatitudes qui dresse sa pointe déchirée au-dessus du lac de Tibériade. Vers l'Occident, le Carmel, comme une harpe céleste, s'allonge au bord de la Méditerranée. Si le pèlerin s'oriente vers Jérusalem, invisible encore, il voit onduler à ses pieds les collines de Samarie entre coupées de plaines fertiles, de même qu'on voit de magnifiques jardins s'étaler aux abords d'un palais. Puis, perdu dans le vague des lointains, l'œil distingue le sillon du Jourdain, courant tout le long des montagnes d'Arabie.

En peu de temps, le pèlerin arrive sur un petit plateau à ciel ouvert, devenu aujourd'hui un vrai champ de ruines ; ce sont les débris d'une ancienne église, bâtie en l'honneur de la Transfiguration de Notre Seigneur par les Croisés. Au milieu des débris amoncelés, s'élève une croix de pierre qui domine un autel rustique, sur lequel on célèbre le Saint Sacrifice de la Messe ; c'est le lieu même, marqué par la tradition, où Jésus-Christ se transfigura.

Assistons, ô Pèlerin, par la pensée à cette scène auguste et glorieuse. À genoux auprès de cette croix de pierre, méditons l'Évangile de ce jour. Voici le Seigneur debout au milieu de ses trois Disciples ; soudain la gloire de Dieu l'environne : « Ses habits, dit saint Marc, paraissent tout brillants de lumière et blancs comme la neige, en sorte qu'il n'y a point de foulon sur terre qui puisse en faire d'aussi blancs. Au même instant ils voient paraître Moïse et Élie qui s'entretiennent avec Jésus. Alors Pierre dit à Jésus : « Mon Maître, nous sommes bien ici, dressons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie ». Car il ne savait pas bien ce qu'il disait, tant ils étaient effrayés. Aussitôt il parut une nuée lumineuse qui les enveloppa, et il sortit de la nuée une voix qui disait : C'est là mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».

Adorez un instant, ô pèlerin, le Seigneur Jésus dans l'éclat réel de son humanité glorifiée, comme nous l'adorons dans l'Hostie sainte élevée dans l'ostensoir ; mais ici, il paraît dans sa gloire dont le rayonnement est visible ; le Tabor est devenu un vrai Sinaï, et si la pompe en est moins terrible, elle est ici plus émouvante.

Tandis que Jésus s'entretient dans la clarté céleste avec Moïse et Elie, contemplez, ô pèlerin, la bonté du Maître qui se laisse interpeler par Pierre, et regardez la conduite des Apôtres ; ils sont effrayés, pourtant il faut penser que la joie qui les inonde est plus forte que la crainte, puis qu'elle délie la voix de saint Pierre qui s'écrie, au milieu de son éblouissement, avec une confiance ingénue : « Mon Maître, nous sommes bien ici, plantons-y trois tentes ».

Et l'Evangile, comme pour excuser cette hardiesse dans un tel moment, ajoute : « Car il ne savait ce qu'il disait, tant ils étaient effrayés ». En effet, tandis que Jésus conversait avec les saints personnages, leur parlait des souffrances de son immolation, Pierre demandait la joie avant la peine, la gloire avant l'opprobre, la victoire avant le combat. Le divin Cœur, au contraire, se manifestant dans la gloire céleste, Soleil véritable et divin, voulait encourager ses Apôtres dans la souffrance et la lutte, par l'espérance de la gloire future embraser leur coeur, augmenter leur foi en sa divinité et se les attacher à tout jamais par un amour à toute épreuve. La gloire entrevue de leur Maître sera l'aiguillon qui en fera des saints et des héros, eux-mêmes en parleront plus tard comme le plus grand souvenir de leur vie ; mais la plénitude et la durée est réservée pour l'éternelle Patrie, à ceux qui auront souffert et qui auront aimé.

Voir la conférence de l'Abbé NERI au sujet de l'ouvrage du père HABRA : La Transfiguration.

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