Homélie 16 sur la deuxième épître aux Corinthiens
Il ne suffit pas de s'éloigner du vice pour arriver au royaume des cieux, il faut encore s'exercer constamment à la pratique de la vertu. Si l'abstention du mal nous met à l'abri de la géhenne, l'exercice de la vertu nous donne droit au royaume. Ignorez-vous qu'il en est de même devant les tribunaux humains, quand on examine les actes en présence de toute la cité ? L'antique usage, devant ces mêmes tribunaux, était de décerner une couronne d'or, non point à celui qui n'avait fait aucun tort à sa patrie, cela ne pouvant que l'exempter d'une peine, mais bien à celui qui lui avait rendu d'immenses services.
Homélie 34 sur la première épître aux Corinthiens : la charité
Comme preuve de l'excellence de la charité, il avait d'abord allégué le besoin que tous les dons et les grandes choses de la vie ont de sa présence; de là il était passé à l'énumération de ses qualités faisant de cette vertu le principe de la véritable sagesse : maintenant il arrive à un troisième chef de preuves.
Homélie 2 sur David et Saül
Vous admiriez dernièrement la patience de David dans l'infortune, et moi j'admirais votre sympathie et votre amour pour David. Se porter avec zèle à la pratique de la vertu n'est pas la seule chose méritoire; savoir louer et admirer ceux qui la pratiquent nous rend aussi dignes d'une récompense qui n'est pas ordinaire.
Homélie 1 sur David et Saül
Alors David se leva et alla couper un pan du manteau de Saül sans que celui-ci s’en aperçoive. Dès qu’il l’eut fait, son cœur se mit à battre très fort parce qu’il avait coupé un pan du manteau de Saül. Il dit à ses hommes : Que l’Eternel me garde de jamais faire une chose pareille et de porter la main sur mon seigneur à qui Dieu a conféré l’onction, car c’est de la part de l’Eternel qu’il a été oint. Par ces paroles, David arrêta ses hommes ; il ne les laissa pas se jeter sur Saül. Le roi sortit de la grotte et continua son chemin.
Quand une tumeur persistante et opiniâtre s'est formée dans notre corps, il faut beaucoup de temps et de soins, beaucoup d'habileté dans l'application des remèdes, pour arriver à la dissiper sans compromettre la vie du malade. La même chose a lieu par rapport à l'âme : lorsqu'on entreprend de guérir radicalement une maladie morale qui s'est fortifiée par une longue durée, une ou deux exhortations ne sauraient y suffire; il faut revenir fréquemment et d'une manière suivie sur le même sujet; et de plus il faut que le ministère de la parole ne soit paralysé ni par la vaine gloire ni par une vaine satisfaction, et qu'il s'inspire uniquement de l'amour du bien.
Vie de saint Jean Chrysostome
Jean est né à Antioche en 344. Ses parents étaient chrétiens. Son père, Secondus, est un haut fonctionnaire, mais meurt peu après sa naissance. Sa mère, Anthousa, très pieuse, est grecque. Devenue veuve à 20 ans, elle perd aussi sa fille ainée et se consacre alors à l'éducation de son fils unique.
Homélie 22 sur saint Jean : Les noces de Cana
Femme, qu’est-ce que cela fait à vous et à moi ? Mon heure n’est pas encore venue.
L'office de la prédication n'est pas exempt de fatigue, et Paul le reconnaissait quand il disait : « Les prêtres qui gouvernent bien doivent être doublement honorés; principalement ceux qui prennent la peine de vous prêcher et de vous instruire. » I Tim., V, 17.
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La Transfiguration
Un jour, le Seigneur prit avec lui trois Disciples : Pierre, Jacques et Jean, et les mena à l'écart sur une haute montagne, où il fut transfiguré en leur présence.
Cette haute montagne qui, du sein de la plaine d'Esdrelon, élève sa tête arrondie comme un globe, est le Tabor. Ses flancs dénudés et rocailleux sont couverts, çà et là, de maigres touffes de bruyère ; mais vers le sommet, la végétation s'accroît, les broussailles s'épaississent, c'est alors une vraie forêt de chênes verts et d'abgars.
Le pèlerin qui escalade aujourd'hui ce sommet par des sentiers pierreux d'une raideur inouïe, jouit à mesure qu'il s'élève, d'une vue incomparable et d'un horizon sans fin. Ce piédestal de la gloire du Christ semble avoir gardé un reflet de sa beauté souveraine, et de fait Tabor signifie « Lit de lumière ».
Le grand Hermon, couvert de neiges éternelles, s'élève dans l'azur limpide, rompant la ligne fuyante de l’Anti-Liban. Plus près, c'est le mont des Béatitudes qui dresse sa pointe déchirée au-dessus du lac de Tibériade. Vers l'Occident, le Carmel, comme une harpe céleste, s'allonge au bord de la Méditerranée. Si le pèlerin s'oriente vers Jérusalem, invisible encore, il voit onduler à ses pieds les collines de Samarie entre coupées de plaines fertiles, de même qu'on voit de magnifiques jardins s'étaler aux abords d'un palais. Puis, perdu dans le vague des lointains, l'œil distingue le sillon du Jourdain, courant tout le long des montagnes d'Arabie.
En peu de temps, le pèlerin arrive sur un petit plateau à ciel ouvert, devenu aujourd'hui un vrai champ de ruines ; ce sont les débris d'une ancienne église, bâtie en l'honneur de la Transfiguration de Notre Seigneur par les Croisés. Au milieu des débris amoncelés, s'élève une croix de pierre qui domine un autel rustique, sur lequel on célèbre le Saint Sacrifice de la Messe ; c'est le lieu même, marqué par la tradition, où Jésus-Christ se transfigura.
Assistons, ô Pèlerin, par la pensée à cette scène auguste et glorieuse. À genoux auprès de cette croix de pierre, méditons l'Évangile de ce jour. Voici le Seigneur debout au milieu de ses trois Disciples ; soudain la gloire de Dieu l'environne : « Ses habits, dit saint Marc, paraissent tout brillants de lumière et blancs comme la neige, en sorte qu'il n'y a point de foulon sur terre qui puisse en faire d'aussi blancs. Au même instant ils voient paraître Moïse et Élie qui s'entretiennent avec Jésus. Alors Pierre dit à Jésus : « Mon Maître, nous sommes bien ici, dressons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie ». Car il ne savait pas bien ce qu'il disait, tant ils étaient effrayés. Aussitôt il parut une nuée lumineuse qui les enveloppa, et il sortit de la nuée une voix qui disait : C'est là mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».
Adorez un instant, ô pèlerin, le Seigneur Jésus dans l'éclat réel de son humanité glorifiée, comme nous l'adorons dans l'Hostie sainte élevée dans l'ostensoir ; mais ici, il paraît dans sa gloire dont le rayonnement est visible ; le Tabor est devenu un vrai Sinaï, et si la pompe en est moins terrible, elle est ici plus émouvante.
Tandis que Jésus s'entretient dans la clarté céleste avec Moïse et Elie, contemplez, ô pèlerin, la bonté du Maître qui se laisse interpeler par Pierre, et regardez la conduite des Apôtres ; ils sont effrayés, pourtant il faut penser que la joie qui les inonde est plus forte que la crainte, puis qu'elle délie la voix de saint Pierre qui s'écrie, au milieu de son éblouissement, avec une confiance ingénue : « Mon Maître, nous sommes bien ici, plantons-y trois tentes ».
Et l'Evangile, comme pour excuser cette hardiesse dans un tel moment, ajoute : « Car il ne savait ce qu'il disait, tant ils étaient effrayés ». En effet, tandis que Jésus conversait avec les saints personnages, leur parlait des souffrances de son immolation, Pierre demandait la joie avant la peine, la gloire avant l'opprobre, la victoire avant le combat. Le divin Cœur, au contraire, se manifestant dans la gloire céleste, Soleil véritable et divin, voulait encourager ses Apôtres dans la souffrance et la lutte, par l'espérance de la gloire future embraser leur coeur, augmenter leur foi en sa divinité et se les attacher à tout jamais par un amour à toute épreuve. La gloire entrevue de leur Maître sera l'aiguillon qui en fera des saints et des héros, eux-mêmes en parleront plus tard comme le plus grand souvenir de leur vie ; mais la plénitude et la durée est réservée pour l'éternelle Patrie, à ceux qui auront souffert et qui auront aimé.
Voir la conférence de l'Abbé NERI au sujet de l'ouvrage du père HABRA : La Transfiguration.
Pourquoi la date de Noël est incontestable
Bientôt Noël. Alors resurgit comme chaque année à pareille époque la polémique sur la date de naissance de Jésus : il ne serait pas né un 25 décembre, cette date ayant été imposée ultérieurement par l’Eglise pour la faire coïncider avec d’antiques fêtes païennes correspondant au solstice d’hiver, moment où les jours commencent à rallonger.
Outre qu’on voit mal pourquoi une religion qui avait pour ambition d’extirper complètement le paganisme, se serait servilement alignée sur les calendriers de celui-ci, saint Jean Chrysostome, dans son homélie sur la nativité du Christ, a fait justice de cette hypothèse, qui non seulement va à l’encontre de la foi, mais aussi de la logique historique des évènements, tels qu’ils nous sont transmis par les Evangiles.
Pour ce faire, il s’appuie sur saint Luc pour déterminer la date de conception de Jésus :"Or voici que, dans sa vieillesse, Elisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait la femme stérile. » (1,26-38)
Par conséquent, si l'on arrive à connaître la date de conception de Jean Baptiste, on pourra déterminer la date de conception du Christ, et donc sa date de naissance.
Or c'est quand Zacharie, son père, se trouvait présent dans le Saint des saints du temple de Jérusalem, qu’il apprit par l'ange la nouvelle de la naissance prochaine de son fils. Ce moment là n'avait lieu qu'une fois par an, où il était permis à l’officiant d’y pénétrer, le jour de la Fête des Tabernacles, soit le 25 septembre. Six mois après, on est en mars, et 9 mois après, c'est le 25 décembre.
Voir à ce sujet l'homélie sur la nativité du Seigneur.
Catholiscisme et laïcité
La laïcité ne peut vraiment s’expliquer que par l'effet de la doctrine catholique qui a clairement distingué les deux domaines : le religieux et le civil.
Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont séparés. Car il faut que les 2 pouvoirs s’accordent l'un à l'autre (à la différence de la République contemporaine qui n’accepte pas cette coopération).
Saint Augustin a combattu le manichéisme en s’appuyant sur le stoïcisme. Le manichéisme se posait le problème du mal. Quelle est sa nature ? Proclus a fourni une explication qui sera reprise par St Augustin.
Le mal est une privation du bien mais ça ne suffit pas a expliquer l’efficacité du mal. On peut considérer le mal comme un parasite du bien. Le bien est toujours le support du mal. Le mal n'existe jamais par lui même : il est essentiellement une dégradation de quelque chose d'autre.
Car si l'on admet que le principe du mal est équivalent au bien, alors c’est que Dieu en est responsable. Ce qui n'est pas possible ou conduit au manichéisme. Mais le mal est plutôt le bien qui se dégrade. Le mal affecte le bien mais n’est pas en lui-même une substance (substance est composée de matière et de forme).
La nature du mal est d’être parasitaire selon Procus. Plus une personne est parfaite, plus sa capacité de nuisance est grande (cf. Satan)