Pudeur et modestie ou comment un chrétien doit se vêtir
En préambule, rappelons que l’une des conséquences du péché originel est la concupiscence de la chair et que le Seigneur, toujours soucieux du salut de nos âmes, ne détourna point ses yeux après la Chute, comme l’écrit saint Jean Chrysostome, du triste état où nos premiers parents étaient réduits, et il leur donna un vêtement dont la simplicité seule était un souvenir de leur chute : « Dieu fit donc à Adam et à son épouse des tuniques de peau, et il les en revêtit » (Genèse, 3, 21).
"Observez ici, je vous le demande, continue saint Jean Chrysostome, avec quelle condescendance l’Ecriture se proportionne à notre faiblesse. Mais, je l’ai dit, et je le répète, il faut toujours lui donner un sens digne de Dieu. Ainsi ce mot : Dieu fit des tuniques, doit être pris dans ce sens qu’il commanda que ces tuniques existassent ; et il voulut que nos premiers parents s’en couvrissent, afin que ce vêtement leur rappela sans cesse leur désobéissance. [...]
Nos habits nous rappellent donc les biens que nous avons perdus, et le châtiment, que par leur désobéissance, Adam et Eve ont attiré sur tout le genre humain.
Saint Jean Chrysostome : Homélie 18 sur la Genèse.
Le vêtement comme châtiment du péché originel est une idée qui traverse tous les siècles de chrétienté. Lucie de Fatima dans ses Mémoires nous rappelle que le vêtement ne nous a pas été donné par Dieu comme un ornement mais comme un signe de pénitence et de châtiment : Le texte sacré (Genèse, 2 et 3) nous montre comment Dieu a couvert les corps qui, du fait du péché, se sont dépouillés eux-mêmes des habits de la grâce. Nous devons donc nous habiller avec retenue, modestie et dignité. Les personnes qui se présentent habillées avec indécence deviennent une incitation au péché et sont responsables non seulement de leurs péchés, mais aussi de ceux que d’autres pourraient commettre à cause d’elles. Rappelez-vous que la mode, si elle est indécente – et nous voyons que le monde la suit comme si elle était une loi – est une ruse diabolique, un filet astucieux où le démon attrape les âmes, comme les chasseurs ramassent le gibier qu’ils braconnent dans les bruyères et les champs.
Le vêtement ne nous a pas été donné par Dieu comme un ornement destiné à servir la vanité et la légèreté humaine, mais comme une défense contre le péché, comme un signe de pénitence et de châtiment pour le péché commis. Et pour que nous nous souvenions des lois de Dieu que nous avons tous l’obligation d’observer.
Voyons d’abord en quoi il est signe de châtiment et de pénitence à cause du péché et comment il est une défense contre les tentations. Le texte sacré nous dit qu’après le péché Adam et Eve cherchèrent à se couvrir de feuilles de figuier ; mais Dieu n’a pas trouvé suffisant ce vêtement, car Il fit – dit la Sainte Ecriture – à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit (Genèse, 3, 21). [...] Remarquons que Dieu ne nous a pas imposé le vêtement à ces deux seules intentions – châtiment et pénitence pour nos péchés – mais Il lui a aussi attribué d’autres fins. Il n’est pas seulement une défense contre le péché, il est aussi l’habit modeste dont nous devons nous couvrir, signe distinctif qui nous sépare des courants d’immoralité et par lequel nous donnons au monde un vrai témoignage du Christ.
Le vêtement sert également à nous rappeler les lois de Dieu et le pressant devoir de les observer. A son peuple, le Seigneur est allé jusqu’à lui demander de mettre sur leurs habits des signes concrets qui évoquaient pour eux les Commandements sacrés : ‘Tu leur diras, pour leurs générations, de se faire des houppes aux pans de leurs vêtements et de mettre un fil de pourpre violette à la houppe du pan. Vous aurez donc une houppe, et sa vue vous rappellera tous les commandements du Seigneur. Vous les mettrez alors en pratique, sans plus suivre les désirs de vos cœurs et de vos yeux qui vous ont conduits à vous prostituer ‘(Nombres, 15, 38-39)