Saint Jean Chrysostome

Homélie 22 sur saint Jean : Les noces de Cana

Femme, qu’est-ce que cela fait à vous et à moi ? Mon heure n’est pas encore venue.

1. L'office de la prédication n'est pas exempt de fatigue, et Paul le reconnaissait quand il disait : « Les prêtres qui gouvernent bien doivent être doublement honorés; principalement ceux qui prennent la peine de vous prêcher et de vous instruire. » I Tim., V, 17. Mais il dépend de vous d'aggraver ou d'adoucir cette fatigue. Si vous repoussez nos paroles, ou bien si, sans les repousser, vous ne les mettez pas en pratique, vous l'aggraverez et vous la rendrez inutile et vaine; si, au contraire, vous nous prêtez une attention soutenue, et si vous pratiquez ce que vous entendez, nous ne sentirons même pas nos sueurs, et le fruit que nous en retirerons ne nous permettra pas d'en remarquer l'excès. 

Si donc vous tenez à raviver notre zèle, à le préserver de toute défaillance et de tout déclin, multipliez les fruits de vos œuvres, je vous en supplie; et, en présence de ces moissons abondantes, soutenus par l'espoir des succès et par la grandeur des résultats obtenus, nous nous livrerons avec ardeur à cette entreprise si belle. Aujourd'hui la question qui s'offre à nous n'est pas sans difficulté. La mère de Jésus dit à son fils : « Ils n'ont pas de vin; » son fils lui répond : « Femme qu'est-ce que cela fait à vous et à moi ? Mon heure n'est pas encore venue. » Or le Sauveur, après cette réponse, fait néanmoins ce que sa mère désirait. C'est là un sujet de recherche non moins difficile que le premier. Recourons donc à l'auteur de ce prodige, afin d'arriver promptement à la solution de la présente question.

Jésus est maître du temps

Remarquons d'abord que cette parole n'apparaît pas seulement en cette circonstance. L'écrivain sacré nous dit ailleurs que ses ennemis ne purent s'emparer de lui, « parce que son heure n'était pas encore venue. Personne, ajoute-t-il encore, ne mit sur lui les mains, parce que son heure n'était pas encore venue.... L'heure est venue, s'écriait un autre jour le Sauveur; glorifiez votre fils. » Joan., VIII, 20; VII, 30; XVII, 1. J'ai recueilli ces textes disséminés dans tout l’Évangile, pour les expliquer tous en même temps. Quelle est donc l'explication véritable ? En premier lieu, Jésus n'était pas soumis à la loi du temps, et ce n'était pas pour obéir aux exigences d'une heure déterminative qu'il disait : « Mon heure n'est pas encore venue. » Comment l'auteur des temps, le Créateur des siècles et des années, aurait-il pu subir cette nécessité ? En s'exprimant de la sorte, il veut nous apprendre qu'il fait toute chose en temps voulu et non en même temps; qu'il en résulterait du désordre et de la confusion, s'il ne fixait à chacune de ses œuvres le moment opportun, si la création, la résurrection, le jugement devaient se mêler l'un à l'autre. Remarquez, en effet : Il fallait appeler à l'existence les créatures, mais non toutes à la fois ; il fallait former l’homme et la femme, mais non au même instant. Il fallait que le genre humain fût condamné à mort; il fallait qu'il ressuscitât; mais un intervalle considérable devait séparer les deux décrets correspondants. Il fallait donner la loi; mais il ne fallait pas donner en même temps la grâce : à chacune de ces choses convenait un moment particulier. Donc le Christ n'était pas astreint à la nécessité des temps, lui qui en avait fixé l'ordre et qui les avait créés.

Par conséquent, si l’Évangéliste nous le présente disant: « Mon heure n'est pas encore venue, » c'est pour signifier qu'il n'était pas encore connu de beaucoup de personnes, et qu'il n'avait pas encore avec lui le chœur complet de ses disciples : André, Pierre étaient les seuls qui le suivissent.

Mais ces derniers n'avaient pas encore de lui la notion convenable, pas plus que sa mère et ses frères. La preuve en est dans ce témoignage que Jean rend de ses frères après de nombreux miracles du Sauveur. « Ses frères mêmes ne croyaient pas en lui. » Joan., VII, 5. Les convives du banquet des noces ne le connaissaient pas davantage; autrement, étant dans l'embarras, ils fussent venus et auraient eu recours à lui. « Mon heure n'est pas encore venue; » c'est à dire, je ne suis pas encore connu des personnes ici présentes, et en outre elles ne sont pas au courant qu'il n'y a plus de vin. Laissez-les le constater elles-mêmes. Ce n'était pas à vous, ô ma mère, de m'adresser cette demande. Parce que vous êtes ma mère, vous ôtez au miracle une partie de sa valeur.

C'était à nos hôtes de recourir à moi dans ce besoin et de me l'exposer. Quoique, pour moi, cela ne soit pas nécessaire, le prodige eût été dans ce cas accueilli avec beaucoup plus de faveur. - En effet lorsqu'on se trouve dans un embarras sérieux, on est beaucoup plus touché du bienfait qui vient le dissiper; mais celui qui n'a pas ressenti d'embarras, n'apprécie pas non plus le bien qu'il reçoit à sa juste valeur. 

Vous me demanderez pourquoi, après avoir répondu : « Mon heure n'est pas encore venue, » après s'être récusé, Jésus exécute néanmoins la volonté de sa mère. Afin de montrer à ses adversaires qu’il était affranchi de toute sujétion de ce genre. S'il n'en eût pas été affranchi, comment eût-il pu opérer ce prodige, son heure n'étant pas encore arrivée ? En outre, il voulut rendre hommage à sa mère, pour ne pas sembler lui résister jusqu'au bout, pour ne pas paraître prendre ce parti par faiblesse, enfin pour ne pas la faire rougir en présence de tant de personnes; car elle lui avait présenté les serviteurs du festin. De même, après avoir dit à la Chananéenne: « Il n'est pas bon de prendre le pain des enfants et de le donner aux chiens, » Matth., XV, 26, le Sauveur, fléchi par sa persévérance, exauça cette pauvre mère; et, quoiqu'il eût dit précédemment : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël, » ibid., 24, il n'hésita pas à délivrer la fille.

2. Nous apprenons ainsi que, quelle que soit notre indignité, nous pouvons à force de persévérance réussir dans nos prières. Marie, remarquez-le, attend, et elle fait sagement approcher les serviteurs afin de les associer à sa demande. «Tout ce qu'il vous dira, faites-le, » ajoute-telle. Sachant très bien que son fils ne s'était pas refusé par impuissance, mais par dédain de toute ostentation, et pour éviter toute apparence de précipitation, à faire ce miracle, elle fait approcher les serviteurs. « Or, il y avait là six vases de pierre placés pour la purification des Juifs, contenant chacun de deux à trois mesures. Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord. » Les mots, « placés pour la purification des Juifs, » ont ici une portée qu'il faut bien saisir : Afin que les incrédules ne supposent pas que de l'eau ayant été versée dans des vases au fond desquels serait resté de la lie, il en était résulté une apparence de vin, les mots précédents établissent que les vases employés n'avaient jamais contenu de vin. N'oublions pas que l'eau manque dans la Palestine, que les sources et les fontaines y sont rares; d'où l'usage de tenir des urnes remplies d'eau, pour n'avoir pas à courir vers quelque rivière, et pour pouvoir se purifier sans retard, si l'on contractait quelque souillure. Pourquoi le Sauveur n'accomplit-il pas le miracle avant que les vases fussent remplis ? N'eût-ce pas été beaucoup plus admirable ? Autre chose est de changer la qualité de la substance que l'on a sous la main, autre chose de tirer cette substance du néant; ce dernier prodige l'emporte considérablement sur le premier — Cela est vrai; mais la foule n'eût pas été facilement disposée à le croire. Or, pour faciliter la foi des spectateurs, Jésus n'hésite pas souvent à manifester avec un moindre éclat sa puissance.

La vinification est en soi un prodige

Vous demanderez encore pourquoi lui-même ne présente pas l'eau aussitôt changée en vin, au lieu de confier cette tâche aux serviteurs ? Pour la même raison que tout à l'heure; pour avoir dans ces serviteurs autant de témoins du prodige et empêcher ainsi qu’on ne vit en cela quelque fantasmagorie. Si l'on eût osé nier impudemment le fait, les serviteurs étaient là pour certifier qu'ils avaient puisé de l'eau. De plus, le Sauveur confondait de cette manière les erreurs qui se sont élevées contre l’Église. Suivant certains novateurs, le Créateur de ce monde serait un Dieu distinct de Jésus; un Dieu opposé serait l'auteur des choses visibles. Afin de réprimer une telle folie, Jésus opère la plupart de ses miracles au moyen de substances placées sous ses yeux. Or, si l'auteur de l'univers lui était opposé, il n'irait pas se servir d'éléments qui lui seraient étrangers, pour établir sa puissance. En conséquence, il prouve maintenant, en changeant l'eau en vin, qu'il est le même qui a changé la rosée par l'intermédiaire de la racine; en sorte que le prodige qu'il accomplit dans un temps plus long au moyen de la vigne et des vendanges, il l'accomplit en un seul instant à l'occasion de ce festin nuptial.

Les vases ayant été remplis, Jésus leur dit: « Puisez maintenant, et portez-en à l'intendant. Et ils en portèrent. Et, quand l'intendant eut goûté cette eau changée en vin, — car il ne savait d'où cela venait; mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau; -l'intendant appelle alors l'époux et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, et, lorsqu'on a bu beaucoup, il sert celui d'inférieure qualité. Pour vous, c'est pour maintenant que vous avez gardé le bon vin. » Nous rencontrons ici maints railleurs d'après lesquels il n'y avait à Cana que des hommes pris de vin, des gens dont les sens étaient émoussés, incapables de comprendre et d'apprécier ce qui se passait, et de discerner si le breuvage qu'on leur présentait était du vin ou de l'eau : qu'ils fussent pris de vin, l'intendant lui-même le déclare. Il y aurait de quoi sourire d'une pareille explication; il est vrai que l’Évangéliste a réfuté par avance ce langage outrecuidant. Selon lui, ce ne furent pas les convives qui apprécièrent le vin, mais l'intendant qui était encore à jeun, et qui n'avait rien pris. Vous savez tous, en effet, que les personnes chargées de régler l'ordonnance des festins de ce genre, sont recommandables par leur sobriété, n'ayant qu'une seule mission à cœur, faire régner partout l'ordre et l'harmonie. Voilà pourquoi le Sauveur fit appel à leurs sens délicats pour rendre témoignage du miracle accompli. Loin de dire : Portez-le aux convives, il dit: « Portez-le à l'intendant. Et, quand l'intendant eut goûté cette eau changée en vin, — car il ne savait pas ce qui s'était passé; mais les serviteurs eux le savaient; — l'intendant appelle l'époux. » Pourquoi ne pas interpeller les serviteurs ? Le prodige eût alors été dévoilé. — Jésus lui-même ne voulut pas révéler ce qui avait eu lieu, désirant que l'éclat de ses merveilles ne se montrât qu'insensiblement et progressivement. 

Qu'on eût tout découvert en ce moment, on n'aurait pas cru au récit des serviteurs; on les eût taxés de folie, de proclamer un homme regardé par le plus grand nombre comme un homme ordinaire, l'auteur de prodiges semblables. Encore qu'ils ne pussent en douter, vu leur propre expérience, - car ils ne pouvaient pas ne pas croire à ce que leurs mains avaient touché, — ils n'étaient pas pour cela capables d'imposer leur sentiment aux autres. Telle est la raison pour laquelle ce miracle ne fut pas découvert à tous les convives, mais à celui qui pouvait le mieux l'apprécier, en attendant le moment où la connaissance du même fait pût se répandre. Quand d’autres miracles auraient été démontrés, alors la crédibilité de ce dernier devait s'établir. Ainsi voyons-nous, à l'occasion de la guérison du fils d'un personnage important, que le miracle de Cana avait gagné en notoriété; et, si ce personnage appela Jésus, ce fût parce qu’il avait eu connaissance de ce fait, comme je l’ai dit ailleurs; ce que Jean exprimait en disant : « Jésus vint à Cana, en Galilée, là où il changea l'eau en vin; » et non seulement en un vin ordinaire, mais en un vin délicieux.

3. Tels sont les miracles du Christ : ils opèrent des résultats auprès desquels pâlissent et s'effacent les résultats des choses purement naturelles. Ainsi, quand le Sauveur, entre autres œuvres, redressa les membres d'un paralytique, ces membres eurent plus de vigueur que les membres exempts de toute infirmité. Que l'eau eût été changée en vin et en un vin délicieux l'intendant aussi bien que l'époux et les serviteurs devaient en rendre bon témoignage : que le Christ fût l'auteur de ce miracle, ceux qui avaient puisé l'eau devaient l'attester. Alors même donc que ce prodige n'eût pas été d'abord mis au jour, il ne pouvait néanmoins rester constamment ignoré; or, en vue de l'avenir, de nombreux et irréfutables témoignages étaient acquis. Les serviteurs pouvaient certifier le changement de l'eau en vin; l'époux et l'intendant pouvaient certifier que le vin était excellent.

Vraisemblablement l'époux ne garda pas le silence devant ce fait; mais l’Évangéliste, uniquement préoccupé des circonstances les plus importantes, après avoir indiqué le miracle, laisse tout le reste de côté. S'il était nécessaire, en effet, que ce changement de l'eau en vin et en un vin excellent fût connu, l’Évangéliste n'a pas de même estimé nécessaire de rapporter le langage tenu par l'époux à l'intendant. Bien des miracles que l'obscurité avait d'abord environnés arrivèrent avec le temps à la lumière, et furent racontés par les personnes qui en avaient été les témoins oculaires avec la plus parfaite précision.

Jésus changea donc alors l'eau en vin; alors et aujourd'hui on le voit transformer sans cesse les volontés faibles et relâchées. Car il y a des hommes dont l'eau est la parfaite image, tant ils sont froids et faibles, tant ils ont peu de consistance. Amenons au Seigneur les hommes de cette sorte, afin qu'il donne à leur volonté les qualités du vin, afin qu'ils ne se laissent plus aller à la plus légère impulsion, et qu'ils aient peu de fermeté, réjouissant ainsi leur propre cœur et celui des autres. Ces hommes si froids, quels sont-ils, sinon les hommes attachés aux liens passagers de la vie présente, les hommes qui n'oseraient se rire des plaisirs de la terre, ces hommes épris de la gloire et de la puissance ? Tous ces hommes, un flot perpétuel les agite; incapables de trouver un repos, ils cèdent au courant rapide qui se précipite et les emporte.

Tel qui est riche aujourd'hui sera pauvre demain; tel qui aujourd'hui s'avance couvert d'un baudrier, précédé d'un héraut, monté sur un char escorté de licteurs, sera demain plongé dans un cachot, et laissera cette pompe avec regret à quelqu'un de ses rivaux. Celui qui se plait aux festins recherchés, ne peut garder en lui durant un seul jour, les mets dont il s'est gorgé; ces mets dissipés, il lui faut prendre une nourriture nouvelle : il est pareil à un torrent qui de ne s'arrête jamais: De même que les flots succèdent aux flots, les aliments pour succèdent aux aliments. Ainsi en est-il de toutes les choses de ce monde, la stabilité leur est inconnue, elles s'écoulent sans pouvoir jamais s'arrêter. Quant au plaisir que la table nous procure, non seulement il passe et s'évanouit en un instant, mais il traine après lui une foule d’ennuis. Tout en s'évanouissant, il emporte avec lui nos forces corporelles, et ravit à l'âme son énergie. Le cours violent d'un fleuve exerce moins de ravages le long de ses rives que les plaisirs de la table n'en exercent sur la santé, dont ils minent pour ainsi parler tous les fondements.

Allez trouver un médecin, interrogez-le à ce sujet; il vous répondra que toutes les maladies n'ont pas d'autre origine. Par contre, une nourriture grossière et frugale est le principe d'une bonne santé, ainsi l'ont jugé les hommes de l'art. Ce n'est pas la satiété qui, d'après eux, constitue la santé: la santé disent-ils, c'est la sobriété; une table frugale, voilà quelle est la mère de la santé. Si la frugalité est la mère de la santé, il en résulte manifestement que la gloutonnerie est la mère de la maladie et de l'infirmité. De là naissent des maux au-dessus des ressources de l'art médical, les douleurs de pieds, de tête, d'yeux, de mains, les tremblements, la paralysie, la jaunisse, les longues et dévorantes fièvres, et une infinité d'autres maux qu'il est inutile d'énumérer : toutes ces maladies ont pour cause, non les privations et une nourriture mesurée, mais la gloutonnerie et l'intempérance.

Voulez-vous en outre considérer les infirmités spirituelles qui en sont également la conséquence, ce sont l'avarice, la mollesse, la mélancolie, la torpeur, la débauche et la plus épaisse ignorance. Je comparerais avec raison aux plus stupides animaux les personnes qui cherchent leur plaisir à des tables de cette sorte, et qui livrent leurs âmes en proie à toutes ces bêtes cruelles. Parlerai-je des ennuis et des mécomptes réservés aux esclaves de ces plaisirs ? mais il serait de toute impossibilité de les énumérer : qu'il me suffise de signaler le mécompte de tous le plus fâcheux, pour donner une idée des autres. Cette table somptueuse dont je m'occupe en ce moment ne procure jamais à nos sens de plaisir, une volupté véritable. Si la frugalité est la mère de la santé, elle n'est pas moins la mère du plaisir, et la satiété n'engendre pas moins le dégoût qu'elle n'engendre les maladies : où il y a satiété, il ne saurait y avoir désir: où il n'y a pas de désir, comment pourrait-il y avoir volupté ? Aussi trouverons-nous les pauvres en possession d'une félicité plus complète que celle des riches, indépendamment de la sagesse et de la santé qui est leur partage à peu près exclusif.

Que ces considérations diverses nous déterminent à fuir l'intempérance et les plaisirs de la table, comme tous ceux que procurent les choses de ce monde. En échange nous recevrons la joie inséparable des biens spirituels et nous trouverons en Dieu nos délices, suivant le mot du prophète qui disait : « Cherchez vos délices donc le Seigneur, et il vous accordera ce que votre cœur lui demandera. » Psalm. XXXVI, 4. 

Ainsi nous arriverons à la jouissance des biens d'ici-bas et des biens à venir, par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui gloire au Père et au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. 
Ainsi soit-il.