Saint Jean Chrysostome

Homélie 51 sur la genèse

Or une famine se répandit sur la terre, après celle qui était arrivée durant les jours d'Abraham.

1. Reprenons encore le sujet qui nous a déjà occupé; mais avant, pour vous mieux faire entendre où nous en sommes de nos pensées et à quel point nous devons les reprendre, résumons ce que nous avons déjà dit. Absorbés et distraits dans des préoccupations incessantes, vous l'avez peut-être oublié déjà; il nous appartenait de rafraîchir ces choses dans votre mémoire et de vous donner ainsi une plus vive intelligence de ce qui nous reste encore à vous exposer. Après avoir parlé de la religion de Rebecca, nous en sommes venus à Esaü et Jacob et nous avons vu  comment Esaü, pressé par la faim, vendit à Jacob son droit d'aînesse et se priva, pour une vile nourriture, des prérogatives que sa condition d'aîné lui conférait.

Ne croyez pas cependant que tout cela arrivât par hasard, c'était l'accomplissement anticipé de cette parole du Prophète : «J'ai aimé Jacob, mais j'ai haï Esaü.» Malach.,I; 2-3. Dieu, qui connaît l'avenir, annonce la vertu de l'un et la perversité de l'autre. Mais en quoi consistaient les droits d'aînesse sacrifiés par Esaü ? Le temps ne m'a pas permis de vous le dire encore, il faut que je vous l'explique aujourd'hui. C'était chez les anciens un grand honneur que d’être l’aîné d'une famille, et voici la source et l'origine de cette gloire et de cet honneur. Dieu avait résolu de délivrer les Israélites de la servitude d’Égypte : il avait promis au Patriarche d'arracher son peuple au joug de Pharaon, qui s'obstinait à le retenir captif et exilé, et voilà que, pour tenir sa parole et forcer en quelque sorte les Égyptiens à laisser aller Israël il les frappe, il fait peser sur eux des plaies redoutables et met le comble à sa colère par un dernier châtiment. En une même nuit, tous les premiers nés des Égyptiens moururent.

Pourquoi les premiers-nés avaient des privilèges

Jugez de l’impression que produisit cette catastrophe; c'était dans toutes les maisons des sanglots et des larmes, d'autant qu'on pensait que tout n'était pas fini là et que la mort, continuant sa mission homicide, n'épargnerait bientôt personne. La mort des premiers-nés des Égyptiens brisa donc la résistance des tyrans, et soutenus par la grâce de Dieu, les Israélites sortirent de leur captivité sains et saufs. Mais aussi, pour montrer combien il avait à cœur le bien de son peuple Dieu ordonna qu'en souvenir de la mort violente des premiers nés des Égyptiens, tous les premiers-nés des Hébreux lui fussent consacrés, et c'est l'origine de la séparation de la tribu de Levi et de sa vocation au sacerdoce. Les premiers-nés des animaux et en général les prémices de toute chose furent, comme les premiers-nés des hommes, consacrés au Seigneur. De plus il était ordonné d’offrir pour les hommes et les animaux impurs un présent dans le temple. La législation dont nous parlons était postérieure aux faits qui nous occupent. Mais enfin, même à ces temps reculés, le titre d’aîné emportait avec lui certains droits et certains privilèges. Ces droits et ces privilèges, dans le cas présent, étaient l'apanage d'Esaü; mais, pressé par son intempérance, il les céda à son frère, sacrifiant ainsi une primauté qu'il tenait de la nature et la faisant passer tout entière sur la tête de celui à qui la nature l'avait refusée. Rébecca savait tout d'avance par une faveur particulière du Ciel, et c'est pourquoi, quand il fallut donner un nom à son second fils, elle l’appela Jacob, c'est-à-dire supplantateur, ainsi que disait Esaü désolé après la bénédiction de son père : « C'est justement qu'il a été appelé Jacob, car voici la seconde fois qu'il m'a supplanté; il m'a déjà enlevé mon droit d'aînesse, et maintenant voici qu'il a usurpé ma bénédiction. » Genes., XXVII, 36.

Le prénom donné aux enfants a une signification

Admirez ici la prudence des anciens Patriarches, ou plutôt voyez combien grande était la sagesse de Dieu, qui inspirait aux mères de ne pas nommer arbitrairement leurs enfants, mais de leur donner des noms en rapport avec leur vie et leurs actions. Rarement vous verrez les enfants porter le nom de leur père. Que dis-je ? Je pourrais presque dire jamais; quand le père ou la mère avaient à donner un nom à leurs enfants, c’était toujours un nom rare et nouveau qui présageait quelque événement à venir. C'est ainsi que Lamech appela son fils Noé en disant : « Celui-ci nous reposera de nos travaux.» Genes., V, 29. C'est ainsi qu'en parcourant chaque nom en particulier, vous trouverez dans tous quelque sens caché. Ah I que nous sommes loin d'imiter une si sage conduite ! Aujourd'hui, c'est sans but et comme au hasard que nous imposons un nom à nos enfants; tandis que ces premiers humains voulaient laisser aux leurs, dans le nom qu'ils leur donnaient, un souvenir perpétuel.

Qu'arriva-t-il après l'échange du droit d'aînesse entre Esaü et Jacob ? C'est le moment de le voir. Entendons ce que Moïse nous apprend du père de ces deux frères. Isaac, comme Abraham, eut à supporter les rigueurs d'une famine; mais nous lisons que Dieu vint à son aide, soit en récompense de sa vertu, soit à cause de la promesse faite au Patriarche. « Or une grande famine se répandit sur la terre, après celle qui avait sévi au temps d'Abraham. » Genes. XXVI , 1. Moïse a bien soin, de peur que vous confondiez les choses, d'ajouter : « Après la famine qui avait désolé la terre au temps d'Abraham;» comme s'il disait : Une famine, semblable à celle qu'on avait vue du vivant de son père, éclata au temps d'Isaac. La disette était extrême, l'angoisse générale; il fallait abandonner le foyer domestique et chercher au loin, dans les contrées épargnées par le fléau, des ressources devenues indispensables. Ce que voyant, le juste, dit l’Écriture, « s'en alla vers Abimélech, en Gérara.» A son retour d’Égypte, Abraham s'était arrêté là, et il est vraisemblable qu'Isaac y venait afin de passer ensuite en Égypte; la preuve, c'est ce qu'ajoute l’Écriture : « Le Seigneur lui apparut et lui dit : Ne descends point en Égypte. » Ibid., 2. Je te défends d'entreprendre un aussi long voyage; demeure ici ne t'expose pas à d'inutiles souffrances; je tiendrai les promesses que j'ai faites à ton père, et mes prédictions se réaliseront en toi, et tu auras ce que je lui ai promis. « Ne descends point en Égypte, demeure en la terre que je te dirai, et habite en ce pays. » Ibid., 2-3.

2. Mais que dira le juste? Ne pourra-t-il pas penser que Dieu veut lui faire endurer les rigueurs de la famine, et que la défense qu'il lui fait d'aller en Égypte n'a pas d'autre but ? Vous voyez donc que Dieu le rassure et lui dit : Ne sois pas inquiet, loin de toi toute sollicitude, demeure ici. « Je serai avec toi. » C'est moi qui distribue tous les biens, et, m'ayant avec toi, que craindras-tu ? Je ne te quitterai pas; mais je ne dis pas assez: « Je te bénirai, » c'est-à-dire, je te couvrirai de gloire et je te comblerai de mes bénédictions. Pouvait-il rien arriver de plus heureux au juste que d'entendre de la bouche même de Dieu cette parole : « Je serai avec toi et je te bénirai ? » Tu seras alors le plus heureux des hommes, mes bénédictions amèneront l'abondance dans ta maison; je suis avec toi et ma présence c'est la souveraine gloire, c'est la sécurité véritable, c'est la source et le comble de tous les biens. « Je te bénirai donc.» Mais comment te bénirai-je ? « Je te donnerai et je donnerai à ta postérité cette terre. » Maintenant tu te crois étranger et errant dans ces contrées ; eh bien ! un jour je te ferai, toi et tes enfants, le possesseur de tout ce pays. Et pour que ta foi ne soit pas ébranlée, voici que je te renouvelle le serment que j'ai fait à Abraham ton père. Ô condescendance admirable de Dieu ! Il ne dit pas simplement : Le pacte que j'ai conclu avec ton père, ni les promesses que j'ai faites. Que dit-il donc ? Ecoutez-le. «Le serment que j'ai juré. » J'ai confirmé en jurant le serment que j'ai fait, et je suis tenu à faire ce que j'ai promis.

Voyez-vous la miséricorde de Dieu ? Il oublie dans ses paroles sa dignité personnelle, pour ne faire attention qu'à notre faiblesse. Parce que les hommes, en effet, font une différence entre  une simple promesse et un serment, se croient plus strictement tenus de faire ce qu’ils ont promis sous le sceau du serment que ce qu'ils ont promis simplement, Dieu, qui veut fortifier la foi du juste, jure d'accomplir exactement tout ce qu'il a promis; «Ce que j'ai confirmé par le serment, sache bien que je le tiendrai.»-- Eh quoi ! direz-vous, Dieu a juré ? Mais par qui Dieu peut-il jurer ? Vous le voyez, Dieu s'abaisse jusqu'à notre infirmité, et la confirmation de sa promesse il l'appelle un serment. « J'accomplirai, dit-il, mon serment, que j'ai juré à Abraham ton père.»

Puis il apprend au Patriarche en quoi consistent les promesses qu'il vient de lui ratifier par serment. «Je multiplierai ta race comme les étoiles du ciel. » Ibid., 4. C'était ce qu'il avait autrefois promis à Abraham en disant : Ta postérité sera aussi nombreuse que les étoiles du ciel et les grains de sable de la mer. « Je donnerai cette terre à ceux qui naîtront de toi, et toutes les nations de la terre seront bénies en eux.» Les promesses que j'ai faites à ton père, je les accomplirai en toi, « parce qu'Abraham a obéi à ma voix, qu'il a gardé mes préceptes, observé mon culte et mes lois. » Ibid., 5. Voyez la sagesse de Dieu ! Admirez comme il relève l'esprit du juste et lui rend le courage ! Comme il l'excite à marcher sur les traces de son père !

Si ton père, dit-il, pour avoir obéi à ma voix, a été trouvé digne de recevoir de si grandes promesses, si pour récompenser sa vertu je vais accomplir en toi, qui es né de lui, ce que je lui ai promis, vois combien je serai bon pour toi, vois comme tu deviendras l'objet de ma sollicitude, si tu l'imites et si tu marches fidèlement dans les voies où il t'a précédé. -A cause de la vertu d'un autre, voilà qu'un homme doit être récompensé; que sera-ce s'il est lui-mème vertueux, et que n'a-t-il pas le droit d'attendre ? Mais qu' fait Abraham ? « Il a obéi à ma voix, il a gardé mes préceptes et mes commandements, il a observé mes cérémonies et mes lois.» Je lui disais : "Sors de ta terre et de ta parenté, et viens dans la terre que je te montrerai; » Genes., XII, 1; et il abandonna tout, quittant des lieux dont il était en possession pour une fortune incertaine, Il n'hésitait pas, il n'ajournait pas, il était empressé à remplir mes préceptes et à obéir à ma voix. Je lui fis plus tard d'autres promesses; celles-ci dépassaient évidemment les forces de la nature : il était vieux, ta mère était vieille aussi, et leur âge avancé ne leur permettait pas d'espérer de mettre au monde un fils; cependant, quand il m'eut entendu lui dire que je rendrais sa postérité assez nombreuse pour remplir toute la terre , il ne fut pas troublé dans son âme, il crut à ma parole, et «sa foi lui fut réputée à justice » parce qu'en croyant à ma puissance, et en espérant en mes promesses, il s'élevait bien au-dessus de l'humaine faiblesse. Tu naquis cependant, et après ta naissance, ta mère irritée contre Ismaël, né d'une esclave, voulait le chasser de sa maison ainsi qu'Agar sa mère, de telle sorte qu'il n'y eût rien de commun entre toi et lui. Le Patriarche l'aimait d'un amour paternel et tendre; mais quand je lui eus dis qu'il devait faire la volonté de Sara, tout fut fini; il oublia le mouvement de son cœur, il chassa Ismaël et sa mère de sa demeure, il obéit à ma voix et il observa mes préceptes. Enfin, je lui demandai un sacrifice suprême : cet enfant qu'il avait eu dans sa vieillesse, ce bien-aimé de son cœur, je lui dis de me l'immoler; et aussitôt, sans murmurer, sans se troubler; sans parler de rien à qui que ce fût, ni à ta mère, ni à ses serviteurs, ni à toi-même, avec un courage et une ardeur dignes d'éloges, il se mit en mesure d'accomplir mon commandement. Je couronnai sa bonne volonté, mais je ne voulus pas lui permettre de consommer le sacrifice. 

C'est en souvenir de son obéissance et de sa fidélité à garder mes ordres, que je te fais, toi son fils, l'héritier des promesses que je lui ai faites.

3. Imite donc son obéissance, et crois à mes paroles, afin que je puisse récompenser en toi, non seulement la vertu de ton père, mais ta propre obéissance; ne descends pas en Égypte, mais attends et demeure ici. Quelle miséricorde de la part de Dieu ! Avez-vous vu comment il fortifie le courage d'Isaac en faisant mention de la vertu de son père ? « Or Isaac habita en Gérara.» Et là il faut le voir exposé presque aux mêmes périls que son père avait encourus ? Il demeurait donc à Gérara, lorsque « les habitants de ce lieu l'ayant interrogé sur sa femme, il répondit : C'est ma sœur; car il craignait que séduits par la beauté de Rébecca, ces hommes ne le missent à mort. Isaac demeura là très longtemps, et il arriva qu'un jour Abimélech, regardant par la fenêtre, le vit jouant avec Rébecca sa femme, et il l'appela et lui dit : Il est évident que c'est là votre femme; pourquoi avez-vous dit : C'est ma sœur ? » Genes., XXVI, 6-9. Dès que le juste se voit pris, il ne persiste pas dans sa négation, il avoue tout, il dit pourquoi il s'est hasardé à appeler son épouse sa sœur. « J'ai eu peur, dit-il, de mourir à cause d'elle; » c'est la crainte de la mort qui m'a fait parler de la sorte.

Peut-être avait-il appris que son père, en une la circonstance semblable, avait dû son salut à un pareil stratagème, et s'en était-il lui-même servi dans le mème but. Mais le roi, encore impressionné de ce que l'enlèvement de Sara lui avait causé d'ennuis au temps du Patriarche, et tout ému du châtiment que cet enlèvement lui avait attiré, ne recule pas devant l'aveu de sa faute et lui dit : « Pourquoi avez-vous agi ainsi ? Quelqu'un des miens aurait pu s'approcher de votre femme, et vous auriez attiré sur nous le châtiment de notre ignorance. » Ibid., 10. Nous fûmes autrefois également trompés par votre père, et peu s'en est fallu maintenant que nous n'ayons été victimes de la même erreur. Alors nous avons péché par ignorance, et nous avons failli encore retomber par ignorance dans le même péché; et cela à cause de vous. Abimélech commanda donc à tout le peuple, disant : « Quiconque s'approchera de la femme de cet homme mourra de mort. » Ibid., 11.

Dieu aime le triomphe des faibles

Ô providence admirable de Dieu ! Ô ineffables attentions de sa tendresse ! Celui qui avait dit à Isaac : « Ne descends point en Égypte, habite en cette terre, et je serai avec toi, » celui-là même intervenait encore et assurait au juste une sécurité qui ne serait point troublée. Voyez, en effet, ce que fait le roi pour le rassurer et pour lui laisser la liberté entière de ses actes. « Sera frappé de mort, dit-il, quiconque touchera à cet homme, ou s'approchera de sa femme. » Isaac avait succombé à la crainte, il avait eu peur d'être mis à mort; et voilà que le Seigneur, dans sa miséricorde, le délivre de ses terreurs et lui rend la sécurité avec la confiance. Admirez ici un prodige vraiment merveilleux, et voyez comment ce Dieu souverainement sage et puissant arrive toujours à ses fins ; il trace une voie où il semble ne pas y avoir de voie, et sait tirer des événements en apparence les plus défavorables le bien de ses serviteurs. D'où vient, je vous le demande, la bienveillance de ce roi envers le juste ? Pourquoi fait-il son éloge à tous les habitants de la ville ? Pourquoi dit-il ouvertement l'amitié qu'il lui porte et la gloire dont il est digne ?

N'est-il pas vrai encore que Nabuchodonosor, après avoir jeté les trois enfants dans la fournaise, ne pouvait se taire sur la vertu de ces jeunes captifs, qu'il avait appris à connaître, et contribua autant qu'il put à les rendre célèbres en tout lieu ? Dieu aime ces triomphes, et c'est la suprême grandeur de sa puissance, d'arracher à la bouche même des ennemis la glorification de ses serviteurs. Nabuchodonosor, dans sa colère, avait donné ordre de chauffer la fournaise; mais, étonné de voir ces enfants inaccessibles à l'action du feu, par la grâce d'en haut, il est tout-à-coup transformé et il s'écrie : « Serviteurs du Dieu très-haut, sortez et venez. » Dan., II, 93. Non seulement il fait l'éloge de ces enfants, il glorifie encore le Dieu de l'univers.

Qu'est-ce donc ? N'est-ce pas vous, ô roi, qui les avez condamnés au martyre ? N'est-ce pas vous qui avez voulu les brûler vifs dans cette ardente fournaise ? - C'est bien moi; mais à ce moment je contemple un spectacle sublime et nouveau. Le feu semble avoir oublié sa nature, il est comme enchaîné, et telle a été sa docilité qu'il n'a pas même atteint leurs cheveux. Ce n'est donc pas là un fait ordinaire; tout y dépasse les forces de la nature, et il faut reconnaître qu'une puissance mystérieuse et divine agit ici et étend sur ces enfants sa paternelle Providence.

Avez-vous vu comment Dieu exerce sa miséricorde ? Tout en veillant sur ses serviteurs, il permet qu'on les jette dans la fournaise; mais, afin de les rendre plus célèbres et de faire briller sa vertu d'une manière plus éclatante, il apaise la colère de leur farouche persécuteur et pousse à cet excès sa longanimité. Supposez ces enfants entièrement préservés des flammes et tout l’effet de cette protection demeure inaperçu. Mais qu'au milieu d'un ardent brasier, ces pauvres créatures n'éprouvent aucun mal ni aucune douleur, voilà qui est extraordinaire et vraiment admirable. Quand il veut, Dieu rend forts ceux qui sont exposés au péril et à la peine, et souvent, par sa grâce, les victimes triomphent de leurs persécuteurs. Voyez les Apôtres. Leurs ennemis avaient réussi à les prendre, ils les avaient traduits devant le peuple frémissant contre eux d'une rage inassouvie, et cependant ils se disaient les uns aux autres : « Que ferons-nous de ces hommes ? » Act., IV, 16. Ils les tenaient entre les mains, et ils ne savaient comment s'en débarrasser. Telle est, en effet, la puissance de la vertu et l'infirmité du vice; que l'une triomphe toujours, même lorsqu'elle est opprimée, tandis que l'autre, quoi qu'il fasse, ne parvient qu'à manifester son impuissance. C'est pourquoi, mes bien-aimés, efforçons-nous de rechercher la vertu et de fuir le vice; nous mériterons ainsi le secours d'en haut et nous obtiendrons les biens de l'éternité.

Puissent ces faveurs vous être accordées par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, honneur, empire, à présent et toujours, et dans les siècles des siècles. 

Ainsi soit-il.