AEEPE

Pourquoi le Concile de Nicée ?

Les membres de l'AEEPE dans les restes de la basilique du Concile de Nicée en 1991.

1. 

Le 30 mai 325, l’empereur CONSTANTIN lui-même convoque le premier concile « oecuménique », d’abord à Ancyre, puis à Nicée, plus proche de sa résidence de Nicomédie. Il réunit l’ensemble de l’Eglise, soit 318 évêques, ce nombre correspondant aux 318 "serviteurs d’Abraham".
Les principaux protagonistes de ce concile étaient :

  • L’évêque Ossius de Cordoue, homme de confiance de l’empereur,
  • Le patriarche Alexandre d’Alexandrie, accompagné de son diacre et futur successeur Athanase,
  • Le patriarche Eustathe, évêque d’Antioche,
  • L’évêque Eusèbe de Césarée, partisan d’un compromis avec l’arianisme,
  • Nicolas de Myre, le fameux « saint Nicolas »,
  • Arius lui-même représentait le parti arien, avec Eusèbe de Nicomédie et des disciples de Lucien d’Antioche.

L’objectif principal du concile était d'arrêter précisément la définition de la foi trinitaire, principalement la nature du Fils par rapport au Père, alors que de nombreuses options étaient proposées par des membres importants de l’Eglise.

C’était le cas bien sûr d’Arius, qui considérait, par une interprétation sans doute erronée de certains écrits d’Origène, que le Fils reste subordonné au Père, que le Père est seul non créé  et seul à disposer de la nature divine (hypostase). La conséquence en est que le Fils est créature, engendré et n’a donc pas toujours existé. Sans doute occupe-t-il parmi les créatures une position unique, privilégiée, il occupe le premier rang, mais il n’est pas Dieu par nature, seulement en vertu d’une grâce spéciale conférée par le Père.

A l’inverse, d’autres doctrines considéraient qu’il n’y a qu’une seule personne divine, le Père qui prend les formes différentes du Fils et du Saint-Esprit selon les circonstances, et qui ne sont que des modalités de sa personne (modalisme). C’est le cas de Sabellius, prêtre chrétien d’origine libyenne installé à Rome. C’est ainsi le Père qui aurait réellement souffert sur la croix dans la forme du Fils (monarchianisme) !

4 documents ont été rédigés par le concile de Nicée, dont surtout la confession de foi, (Symbolum), complétée au concile de Constantinople en 381 (d’où l’expression symbole de Nicée-Constantinople), professée lors du baptême et que nous récitons le dimanche, ou tous les jours au début du chapelet dans une forme simplifiée (Symbole des Apôtres).

Il confirme l’existence de 3 personnes distinctes dans la Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, le Père tout puissant ayant engendré le Fils, mais qui lui est consusbtantiel, et non de « nature semblable », c’est à dire lui aussi de nature divine, non pas créature (engendré non pas créé) mais aussi créateur (et par lui tout a été fait).

Cette définition tirée des Ecritures, et particulièrement des déclarations même de Jésus, notamment dans saint Jean, nous élève à une dimension spirituelle car comme l’a précisé saint Augustin, auteur d’un ouvrage sur la sainte Trinité, il ne faut pas considérer celle-ci avec les yeux de la chair, la filiation charnelle n’ayant rien à voir avec cette filiation du Père et du Fils. En particulier, le Fils n’est pas créé APRES le Père, comme chez les humains, mais existe depuis toujours et EN MÊME TEMPS que Lui; et il donne pour le faire comprendre l’image du feu et de la lumière : le feu engendre la lumière, mais celle-ci lui est concomitante et inséparable.